La Rome Antique en 10 Dates Clés
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Quelles sont les dates clés 🗝️ de la chronologie de l'Histoire Romaine ?
De la fondation de Rome en 753 av. J-C., puis la République Romaine en 509 av. J-C., aux guerres puniques de 264-146 av. J-C., à l'Empire Romain en 27 av. J-C, à la Chute de Rome en 476 ap. J-C., voici 10 dates clés de l'Histoire de Rome et de son puissant Empire.
Grâce à l'une des armées les plus puissantes, composée de combattants et de bâtisseurs, l'Aigle Romain a conquis et maintenu pendant des siècles un empire l'un des plus grands au monde. Pour la Gloire de Rome !
Avant de débuter, nous partageons l'excellente vidéo de Christopher Lannes qui porte sur un aspect essentiel de la puissance de Rome : La légion, gloire de l’Empire Romain.
1) 753 av. J-C. : la Fondation de Rome
Le mythe fondateur de Tite-Live raconte que les jumeaux Romulus et Rémus, fils du Dieu Mars, sont laissés pour mort en étant mis dans un panier, à la dérive sur le fleuve Tibre. Le vaisseau de fortune finit par accoster sur le futur site de Rome. Là, les bébés sont allaités par une louve, puis élevés par un berger. Lorsque les jumeaux atteignent l'âge adulte, ils décident de fonder une ville. Afin de départager celui des deux qui donnerait son nom à la nouvelle ville, ils s'en remirent aux augures. Romulus se plaça sur le mont Palatin, là où ils avaient été découverts et élevés par la Louve, Rémus sur l'Aventin. Romulus est désigné. Alors qu'il trace le sillon sacré délimitant la ville, Rémus se moque des frontières symboliques que trace son frère. Pour cela Romulus le tue, considérant que le pouvoir ne se partage pas, marquant ainsi tout aussi symboliquement l'intransigeance de Rome dans ce qu'elle allait devenir.
2) 509 av. J-C. : la Création de la République Romaine
La République Romaine débute en 509 av. J-C. et marque la chute de la royauté dont le dernier représentant est Tarquin le Superbe. Accusé d'user de ses pouvoirs pour instituer une tyrannie, de gouverner seul sans tenir compte du Sénat, et de pratiquer les exécutions arbitraires, il est chassé du pouvoir par les patriciens.
Le mot « république » vient du latin res publica, ce qui signifie « la chose publique », par opposition à res privata, « la chose privée ». Gouverner la cité est donc une affaire publique et collective. La devise de la République est Senatus Populusque Romanus (SPQR), « le Sénat et le peuple romain ». Elle symbolise l'union du Sénat, où siègent les familles patriciennes, et de l'ensemble des citoyens romains, les plébéiens. Ces derniers forment la masse des artisans et paysans. Afin de garder un équilibre entre ces classes sociales, il y a notamment la nécessité pour les élites politiques d'utiliser l'oratoire pour persuader les assemblées du peuple.
3) 338 av. J-C. : la Guerre Latine
Après les négociations de paix de 354 av. J-C., et la fin des Guerres romano-latines (389 - 354), les Romains font face à une nouvelle rébellion de leurs alliés latins voisins. Le conflit qui dure 3 ans, oppose Rome à la ligue latine et aux Volsques. Ces derniers tentent une dernière fois de contester la suprématie romaine sur le Latium.
La guerre est conclue par un traité de paix avantageux pour Rome car il contraint les régions à fournir en effectif les légions romaines. On imagine souvent, à raison, que l'Empire Romain s'est constitué grâce à l'organisation, à l'équipement et à la flexibilité tactique de ses célèbres légions.
Cependant, le nombre a également joué un rôle essentiel. Les niveaux extraordinaires d'effectifs auxquels l'armée romaine pouvait faire appel signifiaient qu'elle pouvait subir des défaites écrasantes au combat, tout en mettant de nouveaux hommes sur le terrain et finir par triompher.
Les Romains se serviront de ce traité de paix comme un modèle à appliquer aux états qu'ils vaincront dans le futur.
Les événements de la Guerre Latine sont les premiers pas de la conquête romaine de l'Italie.
4) 264-146 av. J-C. : les Guerres Puniques ou Guerres Romano-carthaginoises
Rome mène trois guerres contre la grande ville nord-africaine de Carthage. Ces guerres sont connues sous le nom de guerres puniques, du nom latin des Carthaginois, Poeni.
La première guerre punique (264-241 av. J-C.) se déroule pour le contrôle de l'île de Sicile, et nombre des affrontements cruciaux sont des batailles navales. Rome démontre alors sa capacité d'adaptation en construisant sa première grande flotte de guerre grâce à sa main-d'œuvre presque illimitée. Elle subit pour autant des catastrophes répétées. La victoire donne à Rome sa première possession d'outre-mer : la Sicile.
La deuxième guerre punique (218-201 avant J-C.) voit la célèbre invasion de l'Italie par le général carthaginois Hannibal. Bien que la résistance et les ressources romaines soient mises à rude épreuve par une série de défaites, Rome sort finalement victorieuse, et la guerre marque la fin de Carthage en tant que puissance régionale.
La troisième guerre punique (149-146 av. J-C.) sonne comme une évidence. Aux prix de durs combats, Rome réussi finalement à détruire son rival détesté, Carthage, devenant ainsi la plus grande puissance de la Méditerranée occidentale.
Les guerres puniques laissent Rome comme puissance dominante dans la Méditerranée occidentale. Plus tard, les Romains regarderont les guerres avec des sentiments mitigés. D'une part, les conflits sont glorifiés comme l'heure de gloire de Rome, en particulier le refus de se soumettre après la victoire fracassante d'Hannibal à Cannes en 216 av. J-C. D'autres, en revanche, voient dans l'élimination de Carthage, la seule menace crédible pour l'existence romaine, l'avènement d'une ère de luxe et de déclin moral.
5) Les deuxième et premier siècles avant J-C. : l'Hellénisation de Rome
Au cours des deux derniers siècles avant J-C., Rome a conquis la Méditerranée orientale en battant les royaumes hellénistiques fondés par les successeurs d'Alexandre le Grand. Au début du deuxième siècle av. J-C. Rome intervient massivement en Macédoine et en Grèce. Dans un lent et complexe processus de grignotage qui s'étale sur près de deux siècles, elle s'assure la domination complète de la Méditerranée. La conquête définitive de la Macédoine et de la Grèce (saccage de Corinthe) en 148/146 avant J-C., transformées en provinces romaines, le processus impérialiste est enclenché. Il s'achève avec l'annexion de la Cilicie en 102 av. J-C. et de la Cyrénaïque en 96 av. J-C.
Ces conquêtes ont eu de profondes implications pour la société romaine.
La relation de Rome avec la culture grecque était différente de celle de tout autre peuple incorporé à son Empire. Dès le début, les Romains ont reconnu que la culture grecque était à la fois plus ancienne et plus sophistiquée que la leur. Les classes supérieures romaines ont adopté la littérature et la philosophie grecques, l'art et l'architecture, et au siècle dernier avant J-C., il était nécessaire de connaître parfaitement la culture grecque pour être accepté comme membre de l'élite romaine. Les jeunes garçons des riches familles romaines ont appris le grec en même temps que le latin.
Pourtant, une profonde ambiguïté subsistait autour de ces emprunts à un peuple conquis. La culture grecque pouvait être considérée comme sapant la virilité même des Romains. L'empereur Hadrien a été ridiculisé en tant que Graeculus (un "petit grec") pour ce que certains considéraient comme son intérêt excessif pour la culture grecque.
6) De 58 à 51 av. J-C. : la Guerre des Gaules
En 58 avant J-C., Rome a déjà conquis l'ensemble de la Méditerranée. Cependant, les menaces d'invasions barbares ne sont pas écartées. Pour assurer sa sécurité, la République Romaine tente alors d'étendre sa suprématie aux territoires gaulois. Cette conquête des tribus gauloises sera l'un des plus grands succès militaires de César.
À son arrivée en Gaule, Jules César engrange une longue série de succès militaires. Mais son avancée est stoppée à Gergovie en 52 av. J-C., lorsque toutes les grandes tribus gauloises se rangent derrière le panache de l'Arverne Vercingétorix.
Après sa défaite à Gergovie, Jules César assiège Alésia, où Vercingétorix attend des renforts. Après six semaines de combats acharnés, la bravoure gauloise ne suffit pas, et Vercingétorix est contraint de sonner le repli de ses troupes. Vercingétorix se rend. Les défenseurs d'Alésia sont faits prisonniers et seront vendus comme esclaves.
Devant cette déroute, le chef Arverne décide de se rendre à César pour épargner ses hommes. Les nouvelles tentatives d'insurrection sont dès lors rapidement matées par Rome qui achève sa conquête de la Gaule en 51 avant J-C.
7) 31 av. J-C. à 14 ap. J-C. : Auguste réintroduit la Monarchie à Rome
Le principat d'Auguste ou principat augustéen est la forme de gouvernement instaurée par Auguste entre 31 et 27 av. J-C. et qu'il fait évoluer jusqu'à sa mort en 14 ap. J-C. Il fait suite à une longue période de guerres civiles et marque la fin de la République Romaine et le début de l'Empire Romain.
L'expansion de Rome détruit la République Romaine. Les institutions conçues pour une petite ville-État ne peuvent pas diriger un empire mondial. Surtout, les vastes campagnes militaires exigent des généraux qui commandaient des armées sur de vastes territoires pendant plusieurs années.
Après une série de guerres civiles, Auguste sort vainqueur, en habile restaurateur de la République... en apparence. Il a, en réalité, réintroduit le régime d'un seul homme, et était devenu le premier Empereur de Rome. Auguste a passé des années à expérimenter sa position constitutionnelle. Son but n'était ni son seul pouvoir, ni un pouvoir commun entre lui et le sénat, mais de trouver un subtile mélange des deux qui permettra aux sénateurs romains de servir son nouveau régime. Une monarchie qui ne dit pas son nom qui doit être considéré comme l'un des règlements politiques les plus réussis de l'histoire, car il est resté la base juridique du règne de chaque empereur pendant trois siècles.
8) 235-284 ap. J-C. : la crise du troisième siècle
Pendant les 50 années qui se sont écoulées entre 235 et 284, l'Empire Romain a souffert d'une instabilité politique et militaire chronique. Au milieu de guerres civiles endémiques et de défaites aux mains des barbares, les empereurs se succèdent avec une rapidité déconcertante. Le règne moyen ne dépassait pas 18 mois, et beaucoup ont occuper leur fonction pendant des périodes beaucoup plus courtes.
Trois facteurs ont provoqué la crise. À l'est, les attaques romaines répétées ont miné la dynastie des Arsacides de Parthie, qui fut par conséquent renversée par la puissance beaucoup plus agressive des Perses sassanides.
Au nord, au-delà du Rhin et du Danube, le commerce et la diplomatie romains avaient encouragé la formation de grandes et dangereuses confédérations barbares, dont les Francs, les Alamanites et les Goths.
Le dernier facteur était la monopolisation de la gloire militaire par l'empereur. Une guerre majeure exigeait un empereur. Si l'empereur ne pouvait ou ne voulait pas faire campagne en personne sur une frontière et qu'un de ses généraux réussissait, ce dernier était parfois proclamé empereur par ses troupes, peut-être même contre sa volonté. La guerre civile qui s'ensuivit dépouillait les troupes de la frontière, encourageant de nouvelles attaques barbares et ouvrant la possibilité qu'un autre commandant local soit élevé pour revendiquer le trône. L'Empereur Dioclétien (284-305) a finalement mis fin à ce cercle vicieux et a donné un répit à l'Empire. Il crée la tétrarchie : un "collège" de quatre souverains, un pour chacune des grandes frontières, et un en réserve.
9) 312 ap. J-C. : Constantin se convertit au Christianisme
Bien que le christianisme soit encore une religion minoritaire sous le règne de Constantin, les chrétiens sont persécutés, plus encore qu'au cours des 2 premiers siècles.
Constantin 1er, également connu sous le nom de Constantin le Grand, sera le premier empereur romain à professer le christianisme.
Lors de la bataille du pont Milvius en 312, après avoir eu une vision dans laquelle il reçoit l'ordre divin : "In hoc signo vinces" qui signifie "Par ce signe tu vaincras", l'empereur Constantin envoie ses troupes au combat avec des croix chrétiennes peintes sur leurs boucliers. Il gagne la bataille.
En 313, par l'édit de Milan il arrête les persécutions contre les chrétiens dans la partie occidentale du monde romain. En 324, il bat l'empereur d'Orient Licinius et réunifie l'Empire Romain. Il se fera baptiser sur son lit de mort.
En 325, il veut mettre fin aux discussions des chrétiens à propos de la nature de Jésus-Christ par rapport à celle de Dieu. Il convoque et préside le premier concile de Nicée, dont les décisions sont encore d'actualité dans le christianisme, parmi lesquelles :
- La date des principales fêtes, en particulier celle de Pâques
- Le Credo, la profession de foi chrétienne, qui résume ses croyances principales :
- la croyance en un Dieu unique
- la croyance en la Sainte Trinité
- la croyance en l'incarnation humaine de Jésus, à sa mort et sa résurrection ;
- la croyance en la sainteté de l'Église et au baptême pour le pardon des péchés
La conversion de Constantin au christianisme a eu un effet profond sur l'histoire européenne et mondiale.
10) 476 ap. J-C. : La Chute de Rome
En 410 ap. J-C., les Goths mettent à sac la ville de Rome. Soixante-six ans plus tard, Romulus Augustule (le "petit empereur") est déposé et l'empire romain d'Occident prend fin.
On estime que plus de 200 explications modernes ont été avancées pour expliquer la Chute de Rome. Elles vont de la montée des moines et du clergé chrétiens à l'impuissance provoquée par trop de bains chauds.
Ces derniers temps, certains chercheurs ont soutenu que l'effondrement de Rome était un processus d'accommodement et de compromis entre les Romains et les différents peuples barbares. D'autres, plus convaincants, soutiennent que l'Empire a continué d'exister, dans une forme différente, jusqu'au temps des conquêtes arabes au VIIème siècle. Cette théorie présente l'ascension du Royaume franc en Europe comme une suite de l'Empire Romain et légitime le couronnement de Charlemagne, premier Empereur d'Occident depuis Romulus Augustule, comme une continuation de l'État Impérial Romain.
Suivant cette théorie, quelques historiens modernes, comme Michael Grant, considère la victoire de Charles Martel à la bataille de Poitiers, arrêtant l'ère de la conquête islamique et sauvant l'Europe, comme un événement appartenant l'histoire de Rome.
article mis à jour le 16/14/2021
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2 commentaires
Merci pour cette description très élaborée de l’armée romaine et de son histoire
Vidéo et chronologie claires et très interessantes